Les petits matins, les wizz, la guerre.
Ou comment un petit matin ouaté et un livre sur la guerre donnent le souffle court...
C’est l’été, c’est la saison des prises de conscience à la pelle (dans le sable). Pour des prises de conscience sans te prendre des pelles, abonne-toi au magazine mensuel humaine.s. C’est à la fois introspectif, expansif et superkiff 😄
Tu le vois cet espace-temps juste avant le réveil où tu as le cerveau dans la brume d’une autre galaxie, où des idées brillantes jaillissent, des réponses aux questions que tu te posais la veille au soir s’invitent comme des évidences ou tu as une perception accrue de toi, de ta place dans le monde ?
Hier matin, j’y étais. A fond. Et j’ai vécu deux wizzzz ⚡⚡⚡
Un petit matin ouaté, évanescent entre deux galaxies, ça donne à peu près ça. Même si ça ressemble à un joli matin sur la Terre. Crédit photo : Dapo Oni.
Le premier wizzzz : j’ai la tête dans le guidon 90% du temps
Je me suis vue, moi l’humaine dans sa vie d’humaine aux prises avec ses trucs d’humaine. Punaise. Bien la tête dans le guidon. Bien à me demander un milliard de trucs pour développer humaine.s. Ou autres trucs persos tout aussi sérieux.
Sérieuse. Et ça m’a fait sourire d’un bout à l’autre de mon jolie visage d’ange.
Ça m’a fait sourire de sourire. C’est vertigineux.
Et haletant.
Le deuxième wizzzz : je suis hyper engagée dans ma vie
J’ai vu aussi un truc que je ne voyais pas du tout : mon implication totale et entière dans mon rôle d'humaine.
J’emmerde toutes mes mentors à dire que je ne suis pas all in dans le développement du magazine. Que je devrais être all in et bla et bli et blou.
Du coup, pas vraiment engagée dans ma mission.
Du coup, pas vraiment engagée dans ma vie.
Erreur, Angélique.
C’est faux ! Tellement faux !
Je suis super engagée : dans mes pensées, mes obsessions du moment, mes préoccupations, mes désirs, mes besoins, mes pistes de travail et mes recherches. Et dans mon histoire d’amour avec mon épouse. Et dans l’espace de coworking qui est ma deuxième maison et dans l’accélérateur d’activité même dans les programmes en asynchrone que je suis. Moi qui ne me croit pas assez engagée pour humaine.s. Je suis totalement prise par mon rôle d’humaine.
Roh. On est bien.
Tu pourrais ptet regarder ce que tu te racontes de ton engagement toi aussi. Ca se pourrait que tu sois au même degré d’incrédulité que moi quand tu feras le point.
Toujours. Toujours se mettre en méta.
La tête dans le guidon = l’humaine qui vit sa vie.
Méta = celle plus large que je suis qui voit sa vraie dimension. C’est ce que me permet le petit matin. Et des moments de sagesse suprême disséminés de-ci de-là.
Je voulais vous parler d’un bouquin que j’ai lu la semaine dernière : Petit Pays Gaël Faye
Un coup de cœur. C’est ma maman qui me l’a prêté il y a plusieurs mois. J’avais fait une tentative et je n’avais pas été saisie. Quelques mois se sont écoulés avant ma deuxième tentative. Parce que bon, ce gars-là, je l’apprécie. Je ne connais pas bien son oeuvre mais je l’ai découvert avec Ben Mazué et Grand Corps malade pour leur mini album Éphémère. Ca c’est “On a pris le temps”, la chanson emblématique de leur projet.
Fiche de lecture – Petit Pays, Gaël Faye
Découverte brutale.
La violence, la haine.
Et ce besoin…
Ce besoin viscéral de rester du bon côté de l’enfance.
Celui où on ne sait pas encore.
Où on peut encore jouer, rire, croire que tout va bien.
Il y a la séparation. Celle des parents.
Et puis la guerre. Celle du Rwanda.
Qui s'infiltre au Burundi.
Les virées entre copains deviennent traques.
Punitions. Peur.
L’amitié se fissure.
L’innocence s’effondre.
Je referme le livre. Je ne digère pas bien la violence.
Je me force à faire autre chose.
Ça reste pourtant accroché de longues minutes.
Violence fictive ramenée dans ma réalité en paix.
Je ne comprends pas.
Ce qui pousse des humains à se déchirer.
À massacrer.
Ça me dépasse.
1h après, le malaise reste.
Pas digéré.
Parce que ce n’est pas une fiction.
Pas vraiment.
C’est une histoire inventée avec des vérités dedans.
Un malaise d’avoir été témoin.
Témoin de ce dont les humains sont capables.
On n’est pas tous égaux.
Pas dans l’histoire, pas dans la mémoire, pas dans le monde.
Ce qui devrait aller de soi ne va pas.
Le vivre-ensemble n’est pas naturel.
C’est un effort. Un choix conscient.
Beaucoup s’en foutent. Beaucoup ignorent cette notion de choix conscient.
Beaucoup préfèrent les guerres. Beaucoup préfèrent les tyrannies.
Tellement de questions sur le vivre ensemble. Et la solution ?
Et peut-être que c’est mieux qu’il n’y ait pas de solution unique.
Parce qu’une solution unique, c’est une dictature.
Même emballée en démocratie.
Et parfois, la dictature, elle est en nous.
On se gouverne souvent mal.
Les larmes arrivent.
Juste un peu.
Assez pour laisser partir un peu de ce poids.
Être empathique, c’est un super-pouvoir.
Mais sans filtre.
Pas de frontière entre la fiction et la réalité.
2h après.
C’est redescendu. Bazar.
C’est envahissant les émotions, surtout quand on est empathique.
On capte tout.
Même les creux. Les silences. Les non-dits.
C’est aussi pour ça qu’existe humaine.s. Pour que tu te rendes compte que tu n’es pas seule.
Allez, bisous !
Angélique
Qui écrit cette lettre ?
Angélique Tartière est la fondatrice d’HUMAINE.S, le magazine des femmes du changement — ces femmes sensibles, éveillées, conscientes, subtiles et empathiques qui diffusent leur magie (un soyeux mélange de compétences, d’expertise, de vécu, d’aptitudes extrasensorielles) pour apporter au monde la douceur, la poésie, la beauté, la confiance, la robustesse, le plaisir que devrait vivre chaque humain.e sur Terre. Merci à elles d’exister.
Qu’elles en aient conscience ou non, elles sont les femmes dont le monde a besoin aujourd’hui. Humaine.s leur rappelle. Humaine.s leur rend le pouvoir qu’on leur a volé à travers les siècles, les agressions, les humiliations, les atteintes à leur intégrité.
[Définition du pouvoir] : Chez humaine.s, il se conjugue à la première personne du singulier et du pluriel : Je peux. Nous pouvons. Le pouvoir sert à transformer la société dans le sens de l’intérêt général et du bien-être individuel.